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L’Etat doit développer l’antifragilité

La durabilité du train de la modernité incluant le numérique n’est viable que dans un monde d’abondance, stable socialement, économiquement, écologiquement et géopolitiquement. Il est nécessaire d’intégrer l’axiome de base selon lequel le monde est fondamentalement instable. Notre époque est probablement la plus difficile, en effet, nous arrivons en haut de la courbe de la croissance énoncée en 1972 par le rapport Meadows (le club de Rome). Si la situation sera probablement plus facile dans la courbe descendante du fait que les politique socio-économiques auront intégré de nouveaux axiomes enclenchant des pratiques robustes, l’époque actuelle s’annonce celle de tous les dangers.  La fin de l’épicurisme annonce l’ère des stoïciens et de l’intégration dans les système de valeurs des sociétés de la nouvelle donne. Jancovici le suggère depuis longtemps, le mieux est de commencer à intégrer une politique robuste avant le commencement des perturbations. Nous allons entrer dans une nouvelle vision de la performance qui réfère à la somme de l’efficacité et de l’efficience (efficacité dans le sens d’atteindre son objectif et efficience signifiant économie de moyens). Il s’agit d’une propriété systémique, l’excès de performance peut nuire à la robustesse (antifragilité). Vous faites produire vos médicaments en Chine ou en Inde  vous fragilise en cas d’incident logistique comme quand un cargo transporteur de conteneur se met en travers du canal de Suez ou quand les besoins du pays producteur s’accroissent tellement qu’il ne peut plus répondre à la demande extérieure. A ce sujet, la souveraineté est antifragile quand, dans un petit pays comme la France, elle limite les difficultés logistiques et est dynamisée par l’endofavoritisme national. Chacun de nous avons pu constater les effets de la concurrence qui est devenue sauvage lors de la crise du covid-19, chacun groupe d’intérêt local, régional ou national se retrouvaient en concurrence. Certains n’ont pas hésité pas à “prendre” sur le tarmac des aéroports des pays producteurs des caisses de masques antiviraux qui ne leur étaient pas destinés. Les collectifs solidarisés par les mêmes intérêts, la même culture, la même religion, la même nation coopèrent et sont en concurrence avec tous ceux qui ne sont pas dans la même sphère socio-économique.

En conclusion, il semble possible d’anticiper les troubles à venir qui produiront de gros chocs au sein des sociétés qui n’auront pas mis en œuvre une politique d’antifragilité et ne se seront pas prémuni contre la violence de la concurrence. Il est à craindre que les Etats-nations de dimension impériale ne finissent pas abuser de leur position dominante au détriment des plus faibles.

Alan Kleden

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