Il est plus simple de se rendre plus fort que de changer le monde
L’idée selon laquelle le développement personnel correspond à une démarche exagérément centrée sur soi peut nous traverser l’esprit. Pour bien faire comprendre l’enjeu de cette question, nous devons nous interroger sur l’état de la planète. Tout va t-il si bien dans le meilleur des mondes ? Non, à l’évidence. De nombreux conflits opposent les nations entre elles, nous assistons à la montée des périls climatiques, alimentaires et énergétiques. Les puissances impériales menacent l’équilibre du monde par leur course à l’armement nucléaire. Il est donc parfaitement compréhensible que nous nous sentions menacé, et comme chacun le sait, cette peur diffuse produit du stress et entretient un malaise psychologique. Il existe une solution très théorique consistant à résorber les problèmes en s’accordant sur une démarche commune supposée permettre de résoudre collectivement les problèmes. Mais, cela est-il possible dans un monde multipolaire intégrant une multitude d’idéologies et de religions en concurrence ? Il faut bien admettre que le chemin à parcourir semble encore très long. La concurrence entre les systèmes de valeurs ne semble pas devoir se résorber tant que les modalités d’éducation-socialisation restent aussi étanches les unes entre elles. Dans ce contexte, le lâcher-prise consistant à ne pas chercher à modifier des règles du jeu hors de notre portée constitue probablement la voie de l’apaisement intérieure la plus évidente. Certes, le “bien commun” serait le seul moyen d’impacter durablement la marche du monde, mais on le constate 1) avec les accords internationaux sur le climat, 2) avec la chute de l’influence de l’ONU, 3) avec l’inefficacité des sanctions occidentales etc., le collectif reste illusoire. Poursuivons donc l’objectif plus réaliste consistant à influer sur notre propre psyché pour obtenir une meilleure version de nous-même.
Alan Kleden